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Pourquoi les enfants apprennent dans la Forêt Bleue ?

Dans la Forêt Bleue, nous utilisons une approche respectueuse du fonctionnement humain de chaque enfant, et basée sur plusieurs années d'observation, d'expérience avec les enfants autistes, ainsi que sur la recherche scientifique et sur la parole d'autistes eux-mêmes.

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En Bref

Ce qui favorise l'apprentissage pour les enfants dans la Forêt Bleue:

- La nature : diminue le stress dû en parti aux problèmes sensoriels, les enfants sont plus réceptifs à l'apprentissage

- Le mouvement : favorise l'activation des réseaux neuronaux de l'apprentissage 

- L'apprentissage par les intérêts : développe la motivation intrinsèque pour apprendre

- La prise en compte "d'une autre intelligence" : établit une relation de confiance avec l'enfant basée sur la compassion

La nature

“La nature me calme quand je suis furieux, et rit avec moi quand je suis heureux" - Naoki Higashida

La nature est l'environnement idéal pour les enfants autistes pour apprendre. 

En effet beaucoup d’enfants autistes ont des problèmes sensoriels souvent en relation avec le monde fabriqué par l'homme, comme par exemple l'hypersensibilité à certains bruits (bruits de ventilation, de camions poubelles ...) ou à certaines lumières artificielles (comme les lumières fluorescentes). 

La nature est un milieu dépourvu de tous ces déclencheurs sensoriels négatifs et permet ainsi à l’enfant de réguler son stress dû en parti à ces hypersensibilités et rend son cerveau plus disponible pour apprendre.

Ce que dit la recherche:

Au cours de ces dernières années, la recherche a mis en évidence l'impact de la nature sur le bon développement des enfants. Ainsi des études (Kuo & Taylor, 2004) ont montré que des symptômes associés à des conditions telles que les TDAH, peuvent être réduits  en  passant du temps dans la nature en diminuant l'anxiété et en augmentant la concentration.

Forêt

Aujourd'hui de nouvelles études émergent et démontrent l'impact des espaces verts sur les enfants autistes. Une étude (Chang & Chang, 2018) a montré par exemple que des activités en plein air présentaient des bienfaits importants pour les enfants autistes dans les domaines de la communication, des émotions, de la cognition et diminuaient leur sensibilités autistes.

Une autre étude a montré les bienfaits pour les enfants autistes d'une éducation à l'extérieur en plein air (Natural England Report, 2013) montrant ses apports positifs à une éducation traditionnelle pour soutenir les enfants dans leurs apprentissages scolaires, dans leur développement social et personnel et dans leur sentiment de bien-être.

Par ailleurs, de nombreuses études montrent les effets positifs de la nature dans le fonctionnement cérébral de tous les enfants, augmentant les capacités de mémoire, de concentration, de régulation émotionnelle et diminuant les troubles mentaux chez ces enfants (Engemann K. et al, 2019; Berman M.G, et al, 2008; Dadvand P. et al, 2015).

« Des centaines d’études portent maintenant sur cette question, et les preuves convergentes suggèrent fortement que les expériences en nature stimulent l’apprentissage académique, le développement personnel et les attitudes pro-environnementales » lit-on dans l’étude menée par la professeure Ming Kuo de l’Université d’Illinois, et dont les résultats ont été publiés en février 2019 dans Frontiers in Psychology. 

Références:

Kuo, F. E., & Taylor, A. F. (2004). A potential natural treatment for attention-deficit/hyperactivity disorder: evidence from a national study. 

Chang, Yuan-Yu & Chang, Chun-Yen. (2018). The Benefits of Outdoor Activities for Children with Autism.

Natural England Report, 2013. Engaging children on the autistic spectrum with the natural environment: Teacher insight study and evidence review

Berman, M. G., Jonides, J., & Kaplan, S. (2008). The Cognitive Benefits of Interacting With Nature.

Engemann, K. et al. (2019). Residential green space in childhood is associated with lower risk of psychiatric disorders from adolescence into adulthood. 

Dadvand, P. et al (2015). Green spaces and cognitive development in primary schoolchildren. 

Kuo, Ming & Barnes, Michael & Jordan, Catherine. (2019). Do Experiences With Nature Promote Learning? Converging Evidence of a Cause-and-Effect Relationship.

Le mouvement

"Quand je saute, je me sens plus léger et je crois que la raison pour laquelle mon corps est attiré vers le ciel, c'est que le mouvement me donne envie de me changer en oiseau et de m'envoler, de partir au bout du monde ” - Naoki Higashida

La Méthode du Mouvement a montré lors de ces dix dernières années, l'efficacité saisissante d'apprendre en mouvement pour les enfants autistes, TDAH, et autres difficultés. 

En effet non seulement le mouvement favorise la régulation sensorielle et émotionnelle des enfants autistes qui deviennent alors plus réceptifs pour apprendre, mais il facilite aussi l'activation des réseaux neuronaux impliqués dans l'apprentissage.

Ce que dit la recherche:

Aujourd'hui, de plus en plus d'études confirment ces observations et montrent une connexion réelle entre l'activité physique et les résultats d'apprentissage des enfants. Les enfants qui apprennent en bougeant améliorent leurs performances scolaires mais aussi augmentent leur capacités d'attention et sont capables de se concentrer plus longtemps sur une tâche.

D'autre part, les études d'imagerie cérébrale montrent également que les enfants apprennent mieux quand ils bougent en même temps. Le mouvement stimule en effet les réseaux cognitifs neuronaux, impliquant des régions du cerveau telles que l'hippocampe, le cortex préfrontal, le cervelet, ainsi que le système vestibulaire, qui facilitent la capacité de l'enfant à retenir l'information et à apprendre.

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Références:

-John J. Ratey (2008): Spark: The revolutionary new science of exercise and the brain.

-McGregor E. et al.(2015) How Often Do You Move? Improving Student Learning in the Elementary Classroom through Purposeful Movement, 

-Jensen, E. (2005). Teaching with the brain in mind.

-Chaddock-Heyman L. et al. (2015) The Role of Aerobic Fitness in Cortical Thickness and Mathematics Achievement in Preadolescent Children

-Mullender-Wijnsma, M. et al. (2016). Physically Active Math and Language Lessons Improve Academic Achievement: A Cluster Randomized Controlled Trial. 

Les intérêts

"En fait, les obsessions peuvent être de grands facteurs de motivation. Un enseignant créatif ou un parent peut canaliser ces obsessions vers des compétences pertinentes pour une carrière". 

- Temple Grandin

Tous les enfants naissent avec cette force intérieure et intense curiosité pour explorer le monde autour d'eux. En suivant leurs intérêts, on encourage ce désir inné d'apprendre et on donne ainsi un sens à l'apprentissage.

Encourager les enfants à apprendre par leurs intérêts augmente leur motivation pour apprendre.

Ce que dit la recherche

Des études sur les avantages d’utiliser les intérêts restreints des autistes dans la pratique clinique commencent à paraître dans la littérature scientifique.

Une recherche publiée dans la "Review of Educational Research" intitulée "Teaching children with restricted interests" porte sur 20 articles scientifiques incluant 91 enfants autistes. Les auteurs établissent qu'une utilisation intrinsèque des intérêts restreints, c'est à dire comme source de motivation pour apprendre (comme s'emploie à le faire l'Affinity Therapy), est plus performante que l'utilisation extrinsèque des intérêts restreints, celle qui utilise les intérêts restreints comme récompense après la réussite d'une tâche (pratique au cœur de la méthode ABA).

Comme le confirme le chercheur Laurent Mottron, à la pointe de la recherche dans l'autisme à Montréal, "les intérêts représentent le fondement de la motivation sur lequel l’éducation de l’enfant autiste devrait être fondée ".

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Références:

L. Mottron, l’intervention précoce pour enfants autistes, 2016

L. Mottron, Should we change targets and methods of early intervention in autism, in favor of a strengths‑based education?, 2017

Perrin M. (sous la direction de). Affinity Therapy. Nouvelles recherches sur l’autisme. Presses Universitaires de Rennes. 2015

C. M. Gunn, Kerry & Delafield-Butt, Jonathan. (2015). Teaching Children With Autism Spectrum Disorder With Restricted Interests: A Review of Evidence for Best Practice. Review of Educational Research.

Une autre intelligence

" Comprendre et accepter "l'autre", c'est l'écouter sans a priori , c'est "entendre" sa différence et "rencontrer" son indicible richesse."

- Josef Schovanec

Chaque enfant possède une façon différente d'appréhender le monde, reflet d'un cerveau différent qui a des capacités d'apprentissage différentes. 

En prenant en compte la différence de chacun, nous établissons avec l'enfant une relation de confiance basée sur le non-jugement et la compassion, et nous l'aidons ainsi à développer ses capacités naturelles d'apprentissage.

Ce que dit la recherche:

Des chercheurs (Laurent Mottron et Isabelles Soulières) parlent d'une intelligence autistique, une « autre intelligence » reposant sur des bases cérébrales distinctes. Ils ont montré que les autistes peuvent réaliser des tâches spécifiquement humaines d'une façon parfois équivalente, mais aussi supérieure à celle des personnes dites « normales ». De plus, ils les réalisent en utilisant des stratégies cognitives et des zones cérébrales différentes de celles de la majorité des personnes.

Docteur honoris causa de l'université de Montréal, la chercheuse canadienne Michelle Dawson est une spécialiste mondialement reconnue de l'autisme.

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Ses dix années de recherche sur le sujet l'ont convaincue qu'il fallait complètement changer notre regard sur l'autisme: "malgré leurs difficultés à interagir et à communiquer, malgré leurs comportements répétitifs, les autistes, affirme Michelle Dawson, ne sont pas des versions défectueuses de monsieur et madame Tout-le-Monde. Leur fonctionnement mental n'est pas déficient, mais différent. Et leur potentiel, bien trop souvent inexploité."

Pour le chercheur Laurent Mottron, il s'agit de "comprendre l’autisme comme une manière d’être, un variant humain, ce n’est tout simplement pas possible de séparer la personne de l’autisme".

" Éduquer l’enfant autiste consiste [donc] à lui offrir un support pour qu’il contribue à sa façon à notre monde. "

Références:

Laurent Mottron, L'Intervention précoce pour enfants autistes, Mardaga, 2016.

Laurent Mottron, L'Autisme : une autre intelligence, Mardaga, 2004.

La Recherche, mensuel 545, L'intelligence singulière des autistes, Laurent Mottron, université de Montréal, et Isabelle Soulières, université du Québec à Montréal, mars 2019

Learning in autism, M Dawson, L Mottron, MA Gernsbacher, Learning and memory: A comprehensive reference 2, 759-772

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